Réinventer la roue ou emmagasiner et partager l’expérience ?
La capitalisation fait partie intégrante de la communication pour le développement dans la mesure où la gestion des connaissances, dans le monde l’action de terrain, est un enjeu majeur d’autonomisation des bénéficiaires et acteur·trices du développement. De quoi s’agit-il ?
Le principe de la capitalisation, qui consiste littéralement à réinvestir les bénéfices dans le capital initial, a été adapté dans les projets par la Fondation Charles Léopold Mayer (qui s’appelait alors Fondation pour le progrès de l’homme) dans les années 1980-1990.
Le constat d’alors était que les concepteur·trices des projets ré-inventaient souvent la roue sans bénéficier de l’expérience de ce qui se faisait ailleurs. La réponse a été la mise en place d’une base de données de fiches d’expériences à l’échelle internationale. Des “capitaliseurs” ont ainsi été formés pour recueillir les précieuses expériences dans de nombreux pays.
De cette période, on a gardé la définition suivante pour la capitalisation : “une démarche pour transformer l’action et l’expérience en apprentissage partageable”.
Nouvelle à l’époque, la notion de capitalisation est maintenant généralisée mais elle n’est pas pour autant intégrée systématiquement dans les projets bien qu’on note une prise de conscience de la part des organisations de développement et des bailleurs de fonds .
Quels sont les freins ?
On pourrait penser que la capitalisation est un exercice contraignant qui nécessite des moyens coûteux. Il est vrai que le facteur temps est important dans le processus qui nécessite souvent un accompagnement. Un autre frein peut être aussi la préférence à une image positive des projets plutôt qu’une confrontation au réel.
Si elle fait partie intégrante de la communication pour le développement, la capitalisation n’est pas la communication du projet. Elle n’est pas non plus l’évaluation. On n’est ni dans la valorisation ni dans le jugement, seulement dans le recueil des fruits de l’expérience.
Qu’est-ce qu’on a à gagner ?
Principal bénéfice : devenir une organisation apprenante qui améliore ses pratiques et adopte des stratégies plus en phase avec les réalités du terrain et les besoins des bénéficiaires. Autre avantage : la possibilité de répliquer les actions en les améliorant ou de les adapter à d’autres contextes. Mais encore : gagner du temps (et donc de l’argent) en limitant les situations d’échec !