Le fond ou la forme ?

Dans le contexte de nos projets environnementaux, de solidarité ou de développement on peut parfois penser que le fond prime sur la forme. C’est vrai. Mais dans diverses situations que nous avons observées, une communication mal gérée conduit à brouiller le message et à ne pas transmettre le fond (du problème, de la solution, etc.). C’est particulièrement vrai dans le cas de la communication orale.

C’est aussi le parti pris de la CAON et de la Délégation de l’Union européenne en Mauritanie pour lesquels nous avons animé une deuxième formation d’une semaine (16-20 septembre 2019). Elle s’adressait aux personnels de la délégation ainsi qu’aux acteurs des projets financés par l’Union européenne en Mauritanie.

Créer du changement en une semaine

Un des leviers de changement utilisé dans cette formation est la multiplication des exercices oraux et l’évaluation par les pairs. Lors de cette deuxième phase chacun des stagiaires a pu prendre pleinement conscience du bruit qu’ajoutent aux messages les tics de langage, les gestuelles non maîtrisées et autres mouvements incontrôlés lors d’une intervention orale.

Un tour de table du groupe suffit pour s’en convaincre : ce que l’orateur a communiqué c’est avant tout son stress ou sa gêne. Pas le fond du message.

Une deuxième partie de la formation a consisté à travailler sur le discours lui-même. A force d’écrire des rapports et de lire des termes de références, nos discours écrits comme oraux se ressemblent et affichent une technicité inutile à l’attente de l’objectif de communication. L’évaluation par les pairs montre à chaque fois que l’on ne retient que très peu d’éléments d’un discours trop technique. On a du mal à visualiser de quoi l’on parle et l’intérêt du projet. En fin de compte l’auditoire ne peut résumer quoi que ce soit de palpable, et cela quelques minutes à la fin de l’exposé.

Raconter une histoire sans raconter des histoires

Il suffit au contraire de raconter une histoire pour que le taux de mémorisation grimpe en flèche. C’est ce que l’on appelle en communication le « storytelling », l’art de raconter des histoires. Ce terme a une connotation négative car il est aussi utilisé en communication politique, parfois pour manipuler. Mais c’est aussi le plus vieux média de communication que connaisse l’humanité. Il est notamment utilisé pour véhiculer l’histoire d’un groupe et ses valeurs de génération en génération.

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Auteur.e Sylvain Maire

Après avoir travaillé à la Fing, un think tank sur l’innovation numérique et sociale (OpenData, Rive Droite Numérique de Bordeaux, InnovAfrica), il se spécialise dans la transformation sociale. Il réalise des stratégies de communication pour le développement et de CCC : lutte contre les violences sexuelles en RDC, désenclavement, genre, VIH (Enabel), lutte contre les discriminations sexuelles (Institut Panos Afrique de l’Ouest) ou encore sécurité routière (DUE en Mauritanie). Il est également spécialiste de l’accès aux services essentiels dans les villes des pays en développement.

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