« Pour être efficace aujourd’hui, il faut agir en réseau, profiter tous les moyens modernes de communication » écrit Stéphane Hessel dans « Indignez- vous ». Comme le titre l’indique, cet opus d’Indigène éditions (qui s’est déjà vendu à plus de 950 000 exemplaires à la mi-janvier) invite à s’indigner contre, notamment, la situation en Palestine, l’écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l’état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au “toujours plus”, à la compétition, la dictature des marchés financiers… Selon le militant des droits de l’homme, la communication apparaît comme un des outils majeurs de « l’insurrection pacifiste » qu’il prône.
Un article de Sherna Gandhy lu dans la base de données DPH (http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-8571.html) relate une expérience intéressant de radio communautaire diffusée par téléphone portable en Inde. En voici un extrait : « Tout citoyen de ce pays a le droit d’être entendu. Mais que se passe-t-il quand vous vivez dans une région où aucun média traditionnel ne prend la peine de venir et quand vous parlez une langue qu’aucun média ne connaît ni ne comprend ? CGNet Swara utilise la technologie des téléphones mobiles pour briser le mur du silence dans les régions tribales du Chhattisgarh. Les jeunes « branchés » considèrent sans doute le téléphone mobile comme un accessoire de mode et l’utilisent pour papoter sans fin avec des amis. Mais dans la zone tribale du Chhattisgarh, cette technologie est utilisée de manière très différente et bien plus réfléchie. L’une des principales difficultés dans l’obtention d’informations en provenance des nombreuses régions isolées du pays est que les médias traditionnels montrent peu d’intérêt pour ces régions et, comme c’est le cas pour les zones tribales du Chhattisgarh, il n’existe aucune publication, chaîne de télévision ou radio dans la langue locale. Même la radio publique All India Radio ne diffuse dans aucune langue tribale, pas même en Gondi qui compte pourtant 2,7 millions de locuteurs dans la région. Dans ce contexte il est difficile d’avoir des nouvelles de et sur la population locale. CGNet Swara a trouvé une manière simple mais nouvelle de résoudre ce problème. Faire parler la population locale, journalistes-citoyens en puissance, de leurs problèmes et des sujets qui les intéressent et écouter ce que d’autres ont à dire, via les téléphones portables qui ont un taux de 50 à 60 % de pénétration dans le pays… »
Le Programme de petites subventions GenARDIS a été créé en 2002 pour participer à prise en charge de questions sexo-spécifiques qui émergent de l’application des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le domaine du développement agricole et rural en Afrique, aux Caraïbes et dans le Pacifique (ACP). Ce programme est né de la prise de conscience des contraintes et défis que rencontrent les femmes rurales dans les pays ACP en ce qui concerne les TIC. Ces défis sont liés entre autres aux facteurs culturels qui gênent l’accès des femmes aux TIC, au manque de temps pour participer à des formations et utiliser les TIC, à l’accès très limité à la technologie comme la radio, les téléphones mobiles ou les ordinateurs, et au manque d’informations pertinentes en langues locales, adaptées à leur réalité. Plus de détails : voir http://genardis.apcwomen.org/fr/frontpage
Com4Dev vient de terminer d’appuyer à la conception de deux stratégies de la communication pour la FAO sur des programmes de sécurité alimentaire en Guinée et en Guinée Bissau.
Dans les deux pays, les radios rurales ont été choisies comme les piliers des projets de communication pour leur fort impact auprès des populations. La diffusion de programmes radiophoniques adaptés s’accompagne toujours de renforcement des capacités des radios.
D’autre part, en Guinée Bissau, des petits films sur des produits seront réalisés et diffusés grâce à un système de cinéma ambulant dans les villages. L’évaluation du projet, après sa mise en oeuvre donnera des enseignements intéressants sur l’utilisation de l’audiovisuel à des fins de changements des mentalités.
Signalons la parution de l’ouvrage collectif « la communication des organisations humanitaires » dirigé par Pascal Dauvin, maître de conférences en science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Tout au long des différents chapitres, on s’interroge sur ses objectifs : promotion des organisations, récolte de fonds, apporter des témoignages, mobiliser les volontaires. Elle passe par un certain nombre d’outils parfois très performants
La professionnalisation de la communication dans ces organisation pose le problème du passage d’une « communication militante » à une « communication managériale ». Comment cela est-il vécu par les « humanitaires » ? La diversité des pratiques est reflétée dans le livre. Passionnant.
« La Communication des ONG humanitaires, quelques réflexions sur un objet « fuyant » par pascal Dauvin. Editions L’Harmattan.
Quelle est l’origine du terme « weblog » qui deviendra plus tard (après 2003) « blogs » ?
Florence Le Cam, maître de conférences à l’IUT de Lannion, mène des recherches sur l’histoire des journalistes et leur confrontation contemporaine aux nouvelles technologies. Dans cet article (voir ci-joint), elle se penche sur ll’histoire de la nomination de l’objet ‘weblog’ et sur la circulation initiale du terme (1992-2003) qui fonde progressivement une pratique sociale spécifique.
D’après Florence Le Cam, il semblerait que le terme de weblog ait été créé par Jorn Barger, en décembre 1997. Excentrique, Jorn Barger, né en 1953, est aussi controversé pour certains textes, emprunts d’antisémitisme. Spécialiste de James Joyce et surtout expert en intelligence artificielle, il est éditeur du site Robot Wisdom qui s’est spécialisé dans la psychologie cybernétique. Le terme va connaître un franc succès et être repris par un certain nombre d’acteurs, qui vont progressivement adopter le terme et le diffuser. Ce terme de WebLog a un rapport direct avec la pratique sociale des premiers ‘blogueurs’. L’expression désigne l’action de rendre compte de la Toile, de se connecter à celle-ci. Le terme va être progressivement transformé en « wee-blog », pour être raccourci rapidement par « blog ». Un article dans un style scientifique mais très intéressant.
Collectif de spécialistes de la communication pour le développement, Com4Dev est parti du constat que la communication est souvent marginale, voire absente des actions de développement internationale. Com4Dev travaille pour le développement humain, durable, respectueux des droits humains et des diversités. En savoir plus…