Liste non exhaustive pour créer des combinaisons
Tous les ingrédients ne sont pas obligatoirement à utiliser

Les ingrédients de la recette

Volet 2

Les intentions génériques exposées, à vous de créer votre exposition. Il y a autant de manières de la concevoir que d’idées dans autant d’esprits. Elles peuvent-être très imagées presque comme des expos de photos avec des légendes courtes ou longues. Elles peuvent-être aussi très fournies en textes, lesquelles pour une meilleure sensibilisation peuvent être graphiquement enrichies.

Le sujet, les moyens, la technologie, la destination et le public sont autant d’éléments qui vous permettront de la façonner à condition de connaître quelques ingrédients qui la composent ou quelques contraintes techniques pour sa bonne réalisation.

Texte (ou rédactionnel)

  • Surtitre ou rubrique
  • Titre
  • Sous-titre
  • Chapô ou introduction
  • Texte principal
  • Lettrine
  • Inter titres
  • Légendes
  • Sorties de texte
  • Textes secondaires : encadrés, notes, références, etc.
  • Numérotation
  • Version, langue, date.

CONSEIL: Le graphisme traduit et peut  amplifier ou anéantir cette structure rédactionnelle. Restons simples et compréhensibles avec juste les bons ingrédients à la bonne place. Trop, c’est trop et aucun en fait un bloc indigeste.

Les outils pour le texte/
rédactionnel

Dessin de caractère

  • Avec ou sans empattement, manuscrit
  • Droit ou italique

Caractères spéciaux

mathématiques, icônes, pictos, idéogrammes …

Graisse (épaisseur)

De très maigre à très gras (de thin, light à bold)

Corps (taille)

De tout petit à très grand
(encore exprimé en « points » puis, parfois en millimètre pour les très grands caractères)

Casse

Romain (= dessin initial) ou minuscule / regular), capitales (majuscules), petites capitales

Alignements ou justification

  • Justifié
  • Centré
  • En drapeau (Fer à G ou à D)
  • Renfoncements (alinéa de paragraphe) positifs ou même négatifs.

Interlettrage

Interlignage

Enrichissements

  • Lettrine, ornements
  • Souligné
  • Filet
  • Contour et cadre
  • Couleur du caractère: tramé (nuancé), à plat (100 %), en réserve (= couleur du support)
  • Couleur de fond : tramé (nuancé) ou à plat (100 %)
CONSEIL 1 : Ne faites pas une « salade typographique » finalement perturbante. Limitez-vous à deux ou trois polices de caractères. Le plus simple = le plus accessible car moins de « codes » à déchiffrer et apprendre.
CONSEIL 2 :  La casse… ? C’est le tiroir où se rangeaient les caractères dans différentes zones et cases. Elle a engendré des appellations « pro » issues de la typographie en fonction de leur provenance dans la casse.  De nouvelles nominations anglo-saxonnes sont de plus en courantes depuis l’avènement du numérique. Ex. le « bas de casse » devient le « normal ou regular ».
CONSEIL 3 :  Les typographes ont travaillé et engendré au fil du temps une gamme de corps de caractère que l’on retrouve dans nos logiciels. Ils correspondent à des proportions harmonieuses de progressions et combinaisons qui sont devenues des référents acquis. Utilisez-les, en tout cas ne cherchez pas à faire des corps de caractère aux valeurs ou décimales intermédiaires (ex. il vaut mieux passer d’un corps 11 au 12 – ou l’inverse – que de produire un corps 11,25). C’est là une somme de petits détails sous-jacents qui font cette harmonie.
CONSEIL 4 :  Ne déformez pas trop le dessin de caractère en l’étroitisant ou en l’élargissant sauf une forte intention graphique rare et volontaire.
CONSEIL 5 : Modérez la combinaison de tous ces ingrédients ! Beaucoup ne veut pas dire riche et percutant, bien au contraire. Soyez critiques vis à vis des effets de mode. Pensez à la durée et au pluriculturel de votre exposition imprimée : elle ne se change pas aussi vite et facilement qu’une production (que) numérique.

L’iconographie
(= l’image)

Statique

  • Photos
  • Dessins, illustrations
  • Schémas
  • Nuages de mots

Dynamique

  • Animations des statiques
  • Vidéo
CONSEIL  : Chaque mode d’image à son effet qui va du subjectif à l’objectif ou réaliste. Sans exagération du rendu ou par un traitement particulier, une photo ordinaire est plus perçue comme réaliste et actuelle qu’un dessin. Modulez avec ces atouts.
Attention à : la lisibilité. Un texte qui vient sur une image complexe de détails et contrastes n’est pas ou difficilement lisible.

Les outils iconographiques et de couleur

Monochrome

1 couleur (blanc, gris, noir, 1 ton)

Polychrome

  • Gamme de couleurs
    Claires à denses
    Tramées (nuancées) à franches (100 %)
  • Camaïeu : 2 tons et plus

Effets

  • Sous-exposé, surexposé, solarisé…
  • Effets divers : peinture, brillance, mosaïque, etc.
CONSEIL : La perception des couleurs varie selon les cultures. Veillez à ce qu’induit ou traduit cette couleur dans les contrées où sera vue l’exposition
Pléthore de couleurs ne fait pas le succès. Composez une gamme modérée qui soit reproductible selon les différents procédés de fabrication que vous rencontrerez. Ils sont aujourd’hui de bonne qualité, la quadrichromie est courante mais pas aussi bien chez tous les fabricants.

Les outils techniques

Quadrichromie

Ce sont les quatre couleurs primaires de photogravure et d’impression professionnelle issues de la séparation de la lumière blanche (celle du soleil) au travers d’un prisme. Elles peuvent être reconstituées par des pigments puis mélangées pour reproduire le spectre des couleurs.

Quadrichromie – CMJN = « Pigments » (encres) / Synthèse « soustractive »
CMJN = Cyan, Magenta, Jaune + Noir
Tous les travaux doivent être réalisés en CMJN
L’affichage sur écran se fera sans problème
RVB = Rouge, Vert, Bleu
Pour écrans, vidéos et imprimantes de bureau ou photocopieurs mais pas pour une impression professionnelle (offset, numérique).

CONSEIL 1 : Trichro et quadrichromie… ?  En additionnant avec des pigments les trois couleurs primaires on obtient un noir théorique. C’est la trichromie. En fait une sorte de marron foncé, d’où l’ajout du noir en quatrième pigment et voilà la quadrichromie.
CONSEIL 2 : En lumière (écrans, etc.) on fait le chemin inverse de la décomposition par le spectre en combinant des pixels RVB qui tous ensemble font par projection le rendu « blanc ».
CONSEIL 3 : A l’impression, les risques d’altérations de l’image source restée en RVB sont grands dus à une mauvaise interprétation des calculateurs (RIP). Effets : l’image devient grise ou subit des changements de couleurs, etc.
N’oubliez pas que la conception électronique permet des nuances de couleurs très fines. Elles se retrouvent dans les valeurs de la couleur quand on la transforme du RVB en CMJN. Aussi, travaillez dès la conception en CMJN avec pour les impressions futures des écarts de valeurs de 10%. C’est savoir considérer les capacités  ou limites technologiques d’impression. Choisissez donc des valeurs de pigments rondes de dix en dix (ex. C100 , M80, J20, N0 au lieu de C97, M84, J22, N3). Vous serez d’autant plus sûrs du rendu reproduit avec vos couleurs de conception.

Qualité / définition

Il est maintenant demandé de produire pour l’impression un pdf HD (Haute Définition). Le fichier produit en pdf HD est « lourd » : en Méga octets (Mo) voire exceptionnellement en Giga octets (Go) pour un maximum de qualité sur de très grands formats. A différencier des pdf ordinaires de lecture, de contrôle ou pour le net qui sont légers : quelques centaines de Kilo octets (Ko).

Les fabricants fournissent des paramètres (« job option ») adaptés à leurs machines et aux technologies de reproduction.

La « définition » finale ou qualité d’une image ou d’un fichier est exprimée en dpi (dot per inch). C’est la trame ou le nombre de points (ou pixels pour écrans) pour une largeur donnée (1 Inch = 1 pouce = 2,54 cm).
Voici quelques qualités requises à taille réelle ou finale :

  • Vue proche : 300 dpi (ex. : magazines)
  • Vue courte distance : mini 150/200 dpi à 300 dpi (ex. : posters)
  • Vue de loin : env. 60/100 dpi (ex. : affiches 4×3 m et par extrapolation du fichier les décorations de façades qui sont, de plus, sur un support à très grosse maille

Nota : les écrans courants projettent du 72 dpi. Attention : ils ne sont pas tous « calibrés » en couleur selon une gamme continue de la conception sur écran à la production. Des logiciels et des gammes standard existent. N’hésitez-pas à contacter et vous entendre en amont avec vos fournisseurs.

Les supports d’impression

Des supports naturels, recyclés, synthétiques ou combinés produisent une gamme étendue de papiers, calques, cartons,  etc. et aussi des toiles ou bâches, des adhésifs opaques ou transparents, de la maille ou du micro perforé, etc.

On imprime même sur des pvc, plexis, bois, verre, métaux, sandwich composites, etc.

Les toiles ou bâches sont fabriquées pour produire de la toile légère à épaisse ; de moins d’une centaine de gramme au mètre carré à env. 600 g/m2. Soit du plus léger au plus épais ou résistant.

  • Une bâche de 130 g/m2 convient bien pour les usages à l’intérieur.
  • Une banderole extérieure nécessite plus des bâches de 400g/m2 .

Elles peuvent-être mattes ou brillantes avec ou sans effet de matière en surface : lisse à granulée (ex. effet toile de peintre). On les propose aussi avec un traitement « Anticurling » (qui ne recourbe pas sur les bords).

  •  Largeurs courantes des fabricants : de 60 cm à 150 cm (= adaptées aux imprimantes grand formats) ; moins souvent 2,00 m et rares les 4,00 m.             
  • Longueur : jusqu’à la fin du rouleau (souvent 50 m)

Pensez aux réglementations de sécurité incendie. Obtenez de vos fabricants a minima une certification « M1 » = retard de feu exigée dans les espaces à destination du public. Dans les foires ou grandes expositions passent (très souvent au dernier moment) les commissions de sécurité qui veillent au respect de ces règles. Imaginez la situation si on vous ordonne de retirer vos posters…

Finitions

  • Ordinaire : impression (pigments naturels ou synthétiques) et séchage.
  • Additifs : vernis ou pelliculage mat, satiné ou brillant pour effets de brillance ou de protection (anti UV, graffitis, protection partielle anti-feu, etc.).
  • Pose d’œillets, bandes ou pastilles type « Velcro », bandes aimantées, réalisation de fourreaux en tête et pied pour baguettes de maintien ou de lest, adhésif du verso.
Avec un pelliculage brillant, attention aux effets de reflets ou de surbrillances selon les éclairages.

Accrochage

  • Mural, suspendu, au sol, etc.
  • Tendu, agrafé, collé, etc.
  • Sur structures auto portantes :
    Industrielles :
  • simples : pied, mât et poster séparés
  • ou « Roll’up » : boitier qui fait socle et poster solidaire à dérouler sur son mât
  • Personnelles : créations particulières
  • Matériel : ficelle, câble, chainette, cimaises, colliers électriques, adhésif double face, vis, pointes sans tête, etc.
CONSEIL 1  : Attention à la hauteur d’accrochage pour que l’information soit à hauteur du regard d’un enfant et/ou d’un adulte. Couramment = entre 1 et 2 m du sol. Du sol à 1 m l’information est moins perçue/lue. Transformez-là en zone plus décorative (image, slogan, message graphique, etc.).
CONSEIL 2  : Si certains accrochages sont plus faciles à réaliser (ex. collage ou agrafage), faites attention aux problèmes de détériorations éventuelles au décrochage. Certains lieux ont des réglementations très strictes qui limitent les variantes d’installations. D’où souvent, l’utilisation de ces structures autoporteuses standard. L’originalité de l’expo tiendra alors plus par son contenu et votre graphisme !

Formats

Libres… Cependant attention à l’usage, au transport et à l’accrochage.

Standards : en fonction des formats standards des supports et des structures.

CONSEIL : Certains formats sont très courants. Leur usage est ainsi plus aisé, « normalisé » dans beaucoup de lieux qui fournissent parfois leurs supports.

  • Formats standards : 60×80 cm, 80×120 cm, 120×160 cm, 
  • et surtout pour les  posters « debout », adaptés aux structures autoporteuses commercialisées : le très courant 80×200 cm (ou 85×207 cm pour les structures Roll’Up).

Emballage

A adapter selon les différents modes de transports, l’itinérance, sans oublier la facilité de ré-emballage et de la suite de circulation de l’exposition.
Pensez à : toujours joindre un inventaire – une fiche d’exposition – qui reste solidaire de l’emballage (ex. à l’intérieur du couvercle). D’autres fiches sont jointes à l’expo ou précèdent les accords par envois électroniques.
Mais aussi aux :

  • Poids et formats : attention aux restrictions et gabarits de certains modes de transport (ex. avion, ou norme des palettes, etc.).
  • Douanes : le contenu doit pouvoir être contrôlé. Les colis doivent être accompagnés d’une facture pro-forma (expéditeur, destinataire, valeurs, etc.).
  • Matériel : mousses, plastiques bulles de protection ; tubes cartonnés, tubes avec housses de transport, cantines, caisses adaptées, Flying cases, etc.
  • Au fait, les emballages… tous clairement étiquetés !! Sujet, expéditeur, destinataire, contacts.

L’association Com4Dev appuie les organisations pour intégrer la #Communication dans leurs actions, en #Developpement international & local

Go !

A vous de jouer ! Ne craigniez rien, vous connaissez maintenant quelques ingrédients pour bien faire. (En cas de panique, nous saurons à « ComForDev » vous accompagner). Surtout, trouvez et prenez du bon temps tout au long de cette aventure.

Votre exposition sera belle de vos intentions ainsi que par les enrichissements locaux et par le public à qui vous avez transmis un savoir, à qui vous avez raconté une histoire comme un plat simple et bon à déguster. Régalez-vous, régalez-les tous !

Denis Delebecque – Directeur artistique – C4D