Afin de coordonner le style, les apports rédactionnels et iconographiques, le crayonné d’un poster type est proposé séance tenante. Il organise les surfaces et les discours. Il en découle d’après une idée graphique, que pour les titres un mot principal sera mis en avant (comme quoi le graphisme peut parfois influencer la rédaction et pas seulement en être inféodé).
Plusieurs niveaux de lectures sont établis. Ils permettent de s’adapter aux différents textes sources des uns et des autres, même après l’harmonisation des textes originaux dans un même « ton ». Ils permettent aussi une hiérarchie de l’information : séquencer les informations générales des exemples de recherche, mettre en avant des encadrés « pour en savoir plus » et faire des légendes soit simples et courtes ou plus explicatives, donc de longueur variable. Bref, la construction rédactionnelle classique est de mise : titre, chapo, texte courant, encadrés, légendes. Suivront les mentions informatives : le lien vers les sites, si besoin ; puis logistiques : numérotation, langue et date.
Il n’est pas retenu de titre courant avec le nom de l’expo car la solution d’une forte signature graphique a été appréciée. Ici, les mots seront remplacés par une frise dessinée donnant une singularité à l’expo et fait office de lien de poster en poster. Son fonctionnement est intéressant : il relève du principe de perception évoqué dans les précédents volets. Ainsi, cette frise vu son emplacement en tête des posters est la première image perçue. Elle transmet le message d’appartenance à cette expo. C’est une image constante décryptée une première fois, puis assimilée pour ainsi laisser place sur les posters suivants à la différence qui se manifeste, soit l’information nouvelle : le titre et le reste du contenu.
. Des images… La collecte et le tri iconographique sont importants et aussi chronophages dans leur style. Ce choix mérite de l’attention car souvenons-nous qu’il est quasiment la première impression transmise. C’est là, avec le graphisme associé que l’expo sera perçu comme facile ou difficile, intéressante, voire séduisante.
Des images, on en trouve mais pas toujours pour réaliser des expos. Tout le monde produit des photos. Mais peux ont conscience de la définition/qualité utile pour leurs différents usages. On l’a vu, une photo de quelques centimètres sur un document interne ne fait pas une grande et belle image sur un poster ! C’est un combat constant avec les auteurs qui veulent que « cette » image soit reproduite car elle illustre parfaitement le sujet. Expliquez-leur que c’est loupé car de plus elle a été piochée sur internet : pas la qualité suffisante et que dire des droits de reproduction… ? Non, vous ferez une vraie recherche iconographique.
Ainsi, le tri s’opère en corrélant le sujet, l’aspect graphique, le cadrage, le poids de l’image source, les droits d’utilisation et… ce que vous imaginez d’en faire.
. Une posture. Comme avec les couleurs, faites attention aux messages induits par les images. Elles aussi sont politiques et culturelles. De plus, une petite image sur un poster à parfois plus d’impact qu’une grande ailleurs dans l’exposition de par sa mise en page et aussi du fait de sa distance de perception. Petite et vue proche elle a parfois plus de puissance qu’une grande image qui pour qu’elle soit vue entière demande du recul. La distance du spectateur influence l’impact.
Plus encore, comme avec les légendes, les images peuvent être redondantes du texte ou complémentaires. Parfois même elles contredisent le texte volontairement… ou involontairement.
Dans cette exposition nous avons principalement intégré de grandes images génériques placées en bas des posters alors que les petites, proches du texte – et à hauteur du regard (!) – sont plus souvent avec des détails informatifs. Ce n’est pas une règle stricte maintenue tout du long suite aux besoins combinés de transmettre une information particulière, des contraintes de mise en pages et de vouloir créer des différences pour produire du rythme. C’est de la négociation permanente.
Votre histoire sur vos posters sera elle aussi empreinte de tous ces types de négociations. Ce qui en fait aussi l’intérêt. Si un style constant se traduit au regard tout au long de l’expo, chaque poster, chaque détail résulte d’un nouveau questionnement. Tout l’inverse d’un travail répétitif. Une chance qui vous est offerte. Profitez-en !