Capitalisation

Pour partager les leçons apprises et comprendre les changements

Com4Dev a fait de la capitalisation un de ses métiers phares. Son approche vise à consolider ou faire émerger des connaissances partagées pour un ensemble d’acteurs, favoriser leur appropriation et renforcer l’impact des projets en leur permettant de tirer des apprentissages détaillés de leurs actions et de leurs résultats.

La capitalisation peut intervenir en fin de projet (ex-post) ou, idéalement, au cours de diverses étapes d’un projet. Elle permet de porter un regard analytique à vocation interne, pour les partenaires et les équipes de mise en œuvre, ou externe pour l’ensemble des parties prenantes et les groupes cibles.

La capitalisation à vocation interne permet de fournir des éléments de compréhension des mécanismes liés au projet et à sa mise en œuvre: objectifs, actions, gestion, résultats, et d’en tirer des leçons concernant le rôle et l’implication des diverses parties impliquées, les succès et les échecs. Cette capitalisation vise essentiellement à alimenter la réflexion des partenaires de la coopération sur les pistes d’amélioration du dessin et de la mise en œuvre de projets.

La capitalisation à vocation externe vise à identifier et mesurer les changements auxquels les projets ont contribué ainsi que les mécanismes, souvent invisibles, qui ont permis ces changements. Cette capitalisation permet de mettre en lumière et en commun les effets des projets et de créer des connaissances. Elle vise à alimenter la réflexion sur les effets au niveau des individus, des organisations et des systèmes dans lesquels ils s’inscrivent et donc à l’impact des projets.

Dans les deux cas, la capitalisation s’appuie sur la collecte d’information, la documentation et l’analyse conduite en commun avec les parties prenantes. Elle alimente la vision stratégique et les projections d’avenir et peut influencer le comportement de divers acteurs, leur meilleure coordination et la définition ou l’ajustement de politiques publiques.

La capitalisation et sa diffusion permet également de faire varier les narratifs et de dessiner des futurs désirables.

Application

Fiche méthodologique

Capitalisation, réinventer la roue ou devenir une organisation apprenante ?

La capitalisation fait partie intégrante de la communication pour le développement et de la gestion des connaissances. C’est aussi un enjeu majeur d’autonomisation des bénéficiaires et acteur·trices du développement. De quoi s’agit-il ?

Le principe de la capitalisation, qui consiste littéralement à réinvestir les bénéfices dans le capital initial, a été adapté dans les projets par la Fondation Charles Léopold Mayer (qui s’appelait alors Fondation pour le progrès de l’homme) dans les années 1980-1990.

Le constat d’alors était que les concepteur·trices des projets ré-inventaient souvent la roue sans bénéficier de l’expérience de ce qui se faisait ailleurs. La réponse a été la mise en place d’une base de données de fiches d’expériences à l’échelle internationale. Des “capitaliseurs” ont ainsi été formés pour recueillir les précieuses expériences dans de nombreux pays.

De cette période, a émergé la définition suivante pour la capitalisation : “une démarche pour transformer l’action et l’expérience en apprentissage partageable” (Pierre de Zutter).

Nouvelle à l’époque, la notion de capitalisation est maintenant généralisée mais elle n’est pas pour autant intégrée systématiquement dans les projets bien qu’on note une prise de conscience de la part des organisations de développement et des bailleurs de fonds .

Quels sont les freins ?

On pourrait penser que la capitalisation est un exercice contraignant qui nécessite des moyens coûteux. Il est vrai que le facteur temps est important dans le processus qui nécessite souvent un accompagnement. Un autre frein peut être aussi la préférence à une image positive des projets plutôt qu’une confrontation au réel.
Si elle fait partie intégrante de la communication pour le développement et de la gestion des connaissances, la capitalisation n’est pas la communication du projet. Elle n’est pas non plus l’évaluation. On n’est ni dans la valorisation ni dans le jugement, mais dans le recueil des fruits de l’expérience.

Qu’est-ce qu’on a à gagner ?

Principal bénéfice : devenir une organisation apprenante qui améliore ses pratiques et adopte des stratégies plus en phase avec les réalités du terrain et les besoins des bénéficiaires. Autre avantage : la possibilité de répliquer les actions en les améliorant ou de les adapter à d’autres contextes. Mais encore : gagner du temps (et donc de l’argent) en limitant les situations d’échec !

La capitalisation : une démarche pour transformer l’action et l’expérience en apprentissage partageable

Comment passer de l’expérience à la connaissance ? Dans une capitalisation d’expériences, les protagonistes transforment leur savoir individuel et institutionnel en capital afin de pouvoir l’utiliser dans le futur. La capitalisation d’expériences est tournée vers l’avenir et vise le changement d’une pratique collective institutionnelle. Elle peut être orientée vers un choix stratégique, des approches conceptuelles ou des activités opérationnelles. La capitalisation d’expériences est un processus d’apprentissage qui prépare aux changements.
C’est aussi un processus qui prépare au partage. C’est dans ce sens qu’il valorise le projet et non dans le sens où on va montrer l’aspect positif de l’action puisque la capitalisation dit tout, les réussites et les “bides”. Car on apprend autant des succès que des échecs.

« Pour connaître le chemin, interroge celui qui en vient »

Proverbe chinois

Pourquoi capitaliser ?

Identifier et partager des innovations, des outils, des démarches.

Devenir une organisation apprenante, ne pas “réinventer la roue”.

Replacer l’expérience des acteurs au cœur du développement.

Fédérer les équipes.
Repenser ses interventions (au regard des expériences).
Convaincre par la preuve.
Récolter les fruits de l’expérience (résultats).
Permettre la réplication des actions (en mieux).

Les plus

Les moins

3 méthodes

Quelles étapes ?

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