La gestion des connaissances est au cœur des enjeux de coopération internationale. Elle désigne l’ensemble des processus et pratiques visant à identifier, capturer, organiser, partager et utiliser efficacement les savoirs et expériences accumulés dans les projets et programmes de développement.
Trop d’interventions top-down considèrent qu’il faut apporter des connaissances à des populations ignorantes sans tenir compte des savoirs locaux. Cela participe au manque de prise en compte des contextes dénoncé par Jean-Pierre Olivier de Sardan comme étant une des causes des échecs des projets de développement. Cette prise en compte des savoirs locaux implique également la prise en compte des modes d’apprentissage.
Il s’agit de documenter et analyser les leçons apprises lors des interventions de développement, qu’elles soient réussies ou non. Cela inclut les bonnes pratiques, les échecs, les adaptations contextuelles et les innovations locales. Il s’agit de “transformer l’expérience en connaissance partageable” selon la définition de Pierre de Zutter, théoricien de la capitalisation.
Le mot “partageable” est fondamental dans la gestion des connaissances. Beaucoup d’organisations de coopération internationale abordent la gestion des connaissances en s’arrêtant aux aspects de productions sans prendre en compte la diffusion alors que les connaissances s’organisent selon une approche filière, comme dans l’agriculture, avec différents gradients d’impact. En passant de la production à la transmission puis la valorisation auprès de différentes cibles jusqu’à la co-création par différents acteurs et l’adaptation à différents contextes pour générer de l’innovation.
Le travail en réseau, de plus en plus généralisé dans les actions de coopération, est un défi pour l’organisation de systèmes d’information inclusifs afin de co-construire des ressources et les mettre à disposition du réseau et même au-delà selon des formats différents en fonction des cibles.
« Scio me nihil scire »
(je sais que je ne sais rien)
Socrate